A Courchamps, Max était-il une menace ?
Une partie de la population du village de Courchamps est consternée : le maire aurait fait euthanasié Max, un chien, sans autorisation. Le maître a porté plainte.
L'animal avait six ans et demi. ;» pour le maire, ;» pour son maître.; Une photo souvenir de Max, c'est tout ce qu'il reste à son maître, Jean-Philippe Claisse
MAX a disparu. Max ne reviendra pas. Max est mort. Consternés par cette nouvelle, des habitants de Courchamps ont signé une pétition et l'ont remise à Serge Decock, le maire de ce petit village du canton de Neuilly-Saint-Front.
Ils exigent de savoir « ce qu'il est advenu du chien Max, croisé beauceron noir et feu, tatoué 2ATG474 ». Et accusent le premier magistrat de l'avoir « fait disparaître le mercredi 19 avril » dernier.
Trois semaines plus tard, Jean-Philippe Claisse, le maître de Max, ressent toujours un profond chagrin : « J'y tenais à mon chien. » Les yeux mouillés fixés sur une photo, ce jeune homme de 24 ans se souvient : « Parfois, quand je rentrais du travail, il me donnait des petits coups de tête, l'air de dire : « Allez ! Tu me caresses ! » ».
« Euthanasié »
Alors, quand il entend dire que son compagnon à quatre pattes était agressif et qu'il aurait attaqué les moutons du maire, il proteste : « Il était fugueur mais pas agressif. De quel droit le maire a fait ça ? »
« Ca », c'est l'euthanasie. Le lundi 17 avril, le lundi de Pâques, « on changeait une roue de la voiture. Le chien était avec nous. A la fin, il n'était plus là. On est parti à sa recherche. » Jean-Philippe retrouve Max aux mains de Serge Decock : « Il le tenait par le collier, l'a embarqué chez lui et a fermé la grille. Si mon chien était si agressif, il l'aurait mordu ! »
Les gendarmes interviennent, laissent Max avec le maire de Courchamps : « Ils me disent que je pourrai le récupérer le lendemain à la fourrière. »
Le mardi, impossible pour Pascal Claisse, le père de Jean-Philippe, de connaître le nom de cette fourrière : « Je voulais savoir où le récupérer mais le maire ne me répondait pas précisément. » Les gendarmes interviennent à nouveau à Courchamps. « Ils vont voir le maire et reviennent me dire que le chien a été euthanasié. » A 20 heures, quand Jean-Philippe rentre du travail, il apprend la nouvelle et porte plainte.
« Aucun droit »
Une enquête est en cours à la gendarmerie et, de son côté, Jean-Philippe a cherché à récupérer le corps de son chien, pour en faire le deuil. Impossible : la bête aurait été piquée et incinérée chez un vétérinaire. Lequel ? « Je ne vous le dirais pas », lance Serge Decock qui admet : « J'ai peut-être été un peu trop expéditif. J'ai été mal conseillé », sans là non plus préciser la source de ce conseil.
Quoi qu'il en soit, pour lui, Max « était un chien dangereux. Il a attaqué cinq fois nos bêtes. Ca aurait pu être des enfants. J'ai juste pris mes responsabilités. »
Pour Hélène Jolly, enquêtrice de la fondation Assistance aux animaux, « il n'avait aucun droit de faire ça. Il y a une réglementation, des lois ». Elle aussi a bien cherché à s'informer sur le vétérinaire. A défaut de réponse du maire, elle craint qu'« il ne s'en soit débarrassé lui-même ».
Les signataires de la pétition, dont la plupart possèdent des animaux domestiques, demandent maintenant à Serge Decock de « répondre à (leurs) interrogations dans les meilleurs délais et dans le souci d'apaiser les craintes. » Et de dissiper leurs doutes.
Ludivine Bleuzé
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